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Emmanuel Perrotin, né le 6 à Montreuil, est un galeriste français d'art contemporain et fondateur de la galerie Perrotin, un ensemble de dix galeries à Paris, Hong Kong, New York, Séoul, Tokyo, Shanghai, Dubai et Los Angeles.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille, jeunesse et début[modifier | modifier le code]

Emmanuel Perrotin est le fils de Michel Perrotin, employé de banque, et Odile Pradinas, mère au foyer[1]. Il grandit en banlieu parisienne à L'Étang-la-Ville. Ses parents n'étaient pas amateurs d'art contemporain, mais l'emmenaient souvent au musée[2]. Il décrit avoir été fasciné à l'âge de 17 ans par une oeuvre d'Henry Michaux au Centre Pompidou, ce qui a pu influencer sa carrière[3].

Il travaille en parallèle de ses études au lycée en tant que baby-sitter, ouvrier sur les chantiers ou encore vidéaste de mariage, evisageant de devenir scénariste[4]. Il arrête sa scolarité au lycée autogéré de Paris à l'âge de 17 ans, sans brevet ni baccalauréat[5]. Ses rencontres lors de soirées festives[6], notamment avec la fille du galériste Gilbert Brownstone, le conduisent à gérer en tant qu'assistant une petite galerie parisienne appartenant à Charles Cartwright, exposant notamment des oeuvres de Marina Abramovic et George Condo[2],[7]. Il vend alors sa première oeuvre, un tableau de John Armleder, pour 6 000 francs[8].

Premières galeries en France[modifier | modifier le code]

Il ouvre sa première « galerie » à l’âge de vingt-un ans en 1990 dans son appartement en location dans le troisième arrondissement de Paris et se fait connaître en exposant notamment en 1993 Damien Hirst, puis Maurizio Cattelan et Takashi Murakami[2], à l'époque méconnus. Emmanuel Perrotin vend en 1991 une oeuvre de Damien Hirst, 15 000 francs, alors que 6 mois plus tard, alors qu'ils ne collaborent plus ensemble, la carrière de l'artiste décollera et ses oeuvres se vendront plusieurs millions de dollars[5],[7]. Il est le premier à exposer hors du Japon l'artiste Takashi Murakami. Enfin, il accepte de porter pendant six semaines un costume de phallus rose en forme de lapin dans le cadre de sa collaboration avec Maurizio Cattelan, ce qui contribuera à les faire tous deux connaître au niveau international[8],[9].

Il produit alors lui-même les oeuvres de ses artistes tout en gérant leur fichier d'oeuvres, chose peu en vigueur à l'époque[8], où l'on est au début d'une des pires crises que le marché de l'art ait connu au XXème siècle[10]. Il choisit les artistes qu'il expose sans ligne directrice particulière, ce qui le distingue des autres galeristes[6],[5].

En 1997, il s'installe rue Louise-Weiss dans le treizième arrondissement de Paris avec une nouvelle génération de galeristes tels que Air de Paris, Jennifer Flay, Art Concept, Almine Rech[5]. En 1999, il vend la Nona Ora de l'artiste Maurizio Cattelan 80 000 dollars alors qu'elle sera achetée plusieurs années plus tard plus de 2 millions de dollars par un collectionneur privé[5]. Il expose principalement des oeuvres d'artistes actuels tels que Bernard Frize, mais aussi des oeuvres d'artistes décédés, représentés par leurs familles ou fondations[11]. Il compte parmi ses clients et soutiens l'homme d'affaires français François Pinault[12].

En 2005, la galerie Perrotin s’installe au 76 rue de Turenne, dans un hôtel particulier du XVIIIe siècle[13], puis s’étend au 10 impasse Saint-Claude en 2007. Dans la même rue, la Salle de Bal est inaugurée en 2014 dans l’hôtel d’Ecquevilly, datant du XVIIe siècle[2]. Il ouvre en 2021 un nouveau lieu à Paris dans un immeuble complet situé Avenue Matignon, dédié spécialement au second marché de l'art[14],[15].

En 2023, il est considéré comme le 5ème plus grand galeriste du monde selon le classement d'ArtReview[16]. En 2024, il développe un partenariat avec EBay et ouvre une boutique sur cette boutique en ligne ciblant les artistes d'art amateurs[17], dans le but de diversifier les sources de revenu de la galerie[18].

Développement international[modifier | modifier le code]

Emmanuel Perrotin a commencé à participer à des foires d'art internationale au Japon en 1993[19]. Dans le but de faire perdurer la notoriété des artistes qu'il expose, Emmanuel Perrotin ouvre régulièrement de nouveaux lieux d'exposition ponctuels ou permanents dans différents pays[7]. Lors de la crise des subprimes de 2008, il manque de tout perdre et est contraint de fermer un espace à Miami, inauguré en 2004[4]. Il ouvre ensuite plusieurs galeries sous son nom à Hong Kong (2012)[20], New York (2013)[21], Séoul (2016), Tokyo (2017)[22], Shanghai (2018)[23], Dubai (2022)[24] et Los Angeles (2024)[18], dont les lieux sont choisis notamment selon leur architecture[19]. Il a développé un logiciel permettant de connaître en temps réel l’état du stock et des ventes, dans tous les pays où il est implanté[25].

En avril 2018, Perrotin accompagne le président Emmanuel Macron lors d'une visite d'État à Washington[26] ; à ce titre, il assiste également à un dîner d'État de la Maison-Blanche[2]. La même année, la ministre française de la culture, Françoise Nyssen, lui descerne le titre d'Officier de l'Ordre des Arts et des Lettres[2].

À partir de 2022, Perrotin ouvre sa résidence secondaire du Cap Ferret à la peintre GaHee Park et au sculpteur Genesis Belanger et met en place un programme de résidence pour les artistes représentés par sa galerie[27]. En 2023, il emploie 160 personnes. Il cède l'actionnat majoritaire de la galerie Perrotin à 60% à Colony Investment Management, la filiale européenne du fond d'investissement américain DigitalBridge[25], dans le but d'avoir plus de liquidité pour soutenir de nouveaux projets[18]. La presse outre-atlantique le surnomme parfois le "French Gagosian", en référence au galeriste américain Larry Gagosian[28].

Autres activités[modifier | modifier le code]

Il développe très tôt son activité sur les réseaux sociaux afin d'attirer des publics peu habitués à fréquenter habituellement les galeries d'art, dans le but de vendre plus d'oeuvres[29]. Il noue des relations amicales avec les artistes qu'il expose. Il est aussi connu pour organiser des événements et soirées festives[2],[5] et partager une partie des bénéfices des commission des ventes des oeuvres avec ses employés[5]. Il publie des ouvrages d'art[11] et s'aventure dans les milieux de la mode comme avec Ninna Ricci[8], du design ou de la musique avec Pharrell Williams[9],[30],[19].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Il a trois enfants[31]. Il est le compagnon de la journaliste Lorena Vergani, avec qui il a deux enfants. Ils habitent au rez-de-chaussée de l’hôtel d’Ecquevilly à Paris et sont rencontrés lors d'une inauguration d'une oeuvre de Jean-Michel Othoniel[6].

Artistes majeurs représentés par la galerie[modifier | modifier le code]

Décoration[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « L'Instant T d'Emmanuel Perrotin », sur Franceinfo, (consulté le )
  2. a b c d e f et g (en-US) Ben Widdicombe, « Paris Art Dealer Brings the Party to New York », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  3. « PODCAST : Le Supplément d’Emmanuel Perrotin », sur BFM BUSINESS (consulté le )
  4. a et b « Emmanuel Perrotin : Itinéraire d'un self-made-man, galerie, art contemporain, Paris », sur Cotemaison.fr, 2013-12-23t12:35:00z-09:00 (consulté le )
  5. a b c d e f et g Marie Ottavi, « Emmanuel Perrotin amuse la galerie », sur Libération (consulté le )
  6. a b et c Rédaction Entreprendre, « Emmanuel Perrotin : un Français dans le gotha des galeristes d'art », sur Entreprendre, (consulté le )
  7. a b et c « Emmanuel Perrotin. Que la fête commence ! - Expo », sur parismatch.com, (consulté le )
  8. a b c et d « Emmanuel Perrotin, rock stART - Le Temps », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  9. a et b « Les nouveaux chemins d’Emmanuel Perrotin », sur lejdd.fr, (consulté le )
  10. « Emmanuel Perrotin, le galeriste qui connaît bien les crises », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. a et b Matthieu Stefani, « # 89 Emmanuel Perrotin - Hasard, curiosité, empathie : comment monter au sommet de l’art contemporain ? », sur Génération Do It Yourself, (consulté le )
  12. David Bensoussan, « François Pinault, le parrain de l’art contemporain », sur Challenges, (consulté le )
  13. « Frédéric Taddeï : avec Emmanuel Perrotin », sur Europe 1, (consulté le )
  14. « Le galeriste Emmanuel Perrotin ouvre un immeuble entier consacré au second marché », sur Numéro Magazine (consulté le )
  15. « Emmanuel Perrotin », sur France Inter, (consulté le )
  16. Camille Lombard, « Une journée dans la vie folle d’Emmanuel Perrotin », sur Transfuge, (consulté le )
  17. Morning Retail : Perrotin ouvre une boutique sur eBay, par Eva Jacquot - 07/03 Consulté le .
  18. a b et c (en-US) Rhonda Richford, « Parisian Gallerist Emmanuel Perrotin on Taking a Page From Fashion’s Playbook », sur WWD, (consulté le )
  19. a b et c (en-US) « Emmanuel Perrotin Brings His Renowned Gallery to LA | GOAT », sur www.goat.com (consulté le )
  20. (en) Gareth Harris, « Perrotin moves Hong Kong gallery to Kowloon—but it has nothing to do with the protests » The Art Newspaper, 20 novembre 2019.
  21. (en) Joshua Levine, A Paris Art Dealer Takes Manhattan Wall Street Journal, 29 mars 2017.
  22. « Emmanuel Perrotin ouvre une antenne à Tokyo », sur Le Journal Des Arts (consulté le )
  23. « L'art contemporain selon Emmanuel Perrotin et Sophie Pujas », sur France Inter, (consulté le )
  24. « Emmanuel Perrotin se rêve en empereur de l’art contemporain », sur Le Figaro, (consulté le )
  25. a et b « Accord enfin conclu entre la galerie Perrotin et le fonds d’investissement Colony IM », sur Le Figaro, (consulté le )
  26. Melanie Gerlis, « Feel-good times for the French capital », Financial Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  27. (en-US) Sarah Belmont, « Gallery-Sponsored Artists Residencies Are Spreading Across the World », sur ARTnews.com, (consulté le )
  28. (en-US) « The Gaul With Gall: Emmanuel Perrotin Brings His Très Francais Neo Pop to Madison Avenue », sur Observer, (consulté le )
  29. « Emmanuel Perrotin : comment taper dans l'œil de l'influent galeriste français », sur www.rtl.fr, (consulté le )
  30. « Pharrell Williams commissaire d'expo à Paris », sur Le Figaro, (consulté le )
  31. Pierre Groppo, « Le questionnaire de Proust d'Emmanuel Perrotin », sur Vanity Fair, (consulté le )

Lien externe[modifier | modifier le code]